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tout était calme,
la fontaine en contre bas se taisait aussi
juste un murmure
quelques gouttes tombaient à intervalle régulier des petits flops tranquilles
les oiseaux eux même respectaient le silence,
le vent, mais était-ce le vent ?
se faufilait entre les feuilles des saules avec un léger bruissement,
un murmure qui se répétait d'arbre en arbre
un langage qu'elle ne comprenait pas...
encore pas,
pourtant ça ressemblait à celui de la rivière, cet amas d'eau. oui autrefois
les mots bleutés toujours les mêmes envahissaient sa tête
nouveau théorème dont elle ignorait les infinis, les abscisses et les ordonnées.
sous la tonnelle de vigne vierge une table ronde recouverte d'une nappe brodée : des oiseaux de paradis se pavanaient sous des tasses de porcelaine blanche,
toute une panoplie de couverts s’organisaient autour des soucoupes.
dans les tasses fines reposait un liquide, brun moiré dont l'odeur lourde lui rappelait les goûters de son enfance,
quand Marie faisait son chocolat épais, si épais que les biscuits restaient plantés...
de combien de tablettes, de combien de crème était faite la mixture ?
léna rêvait encore
les marécages étaient loin,
loin de cette vie nouvelle
ici tout était inattendu, imprécis.
la loubarde des carmes ne reconnaissait rien
ni le lieu
ni les arbres
ni le bleu du ciel
si différent
plus tranchant plus cru plus parfumé plus ailleurs,
les gens du village,
plus loin il y avait un village ?
de son fauteuil blottie dans des coussins elle apercevait un clocher
des racontars lui avait-on dit,,,
il n'y avait rien
qui avait dit
qui avait dit quoi
léna soupesait le pour le contre
le vide culturel de l'endroit lui faisait mal
mal partout
une douleur qui s'installait flexible et modifiait sa vision des choses des perspectives.
le laudanum dans un verre à pied l'attendait,
un gavroche inconnu l'obligea à boire...
un ersatz de menthe à l'eau se dit elle en s'étouffant...