nous sommes allés à ta rencontre

au bord des rochers roses

au bord de la mer

nous avons marché dans tes traces

entrés

dans  ta maison de pierres

j’ai vu les saignées dans  les blocs

j’ai vu les aiguillages

traces de roues

je t’ai vu sous ce soleil

attaché à ton bloc rose

j’ai senti les chaînes

aujourd’hui

la mer a tout repris

le vent tente d’effacer tes marques

la souffrance plane encore

se dissout dans la mer

en surface

les blocs découpés

parlent de toi

je regarderai avec d’autres yeux

le fort st nicolas

au rose tendre dans le couchant

puis nous nous sommes assis sous les arbres

dans la chaleur

nous avons lu à haute voix

les mots s’envolaient

clairs

          jusqu’à toi

                                                              photo jeanne

                                                      le bleu toujours

    

la mer

si limpide

si claire quand le fond se fait sable

quelques rochers affleurent

prennent mes yeux

des risées venues de loin

plissent la surface

ici le meltem ne s'arrête jamais

à cache-ciel

à cache-soleil

changeant les couleurs de la mer

du bleu lumineux

au gris-vert

au bronze-or

c'est l'heure calme

c'est l'heure chaude au sable brûlant

le temps où tout se place

en silence doré

je m'habille d'un sourire

de lumière  bleutée

de ce ciel d'île mythique

 mes rêves s'accrochent à une ligne improbable

une ligne à l'horizon

je suis là

nous sommes vivants

encore encore encore

en corps

en âme 

 photo jeanne       

                      j'attendais la pluie

la terre sous mes pas ne respirait plus

sèche dure elle mourrait

une poussière dorée recouvrait mes sandales

s’incrustait jusque dans ma bouche

quelques pierres comme des os séchés

remontaient de l’enfer

vapeurs étranges vers l’horizon

mirage d’eau de verdure

                      j’attendais la pluie

le ciel n’était plus bleu

un blanc d’acier

coupait mes yeux

la lumière insupportable

donnait un étrange relief

aux arbres nus

la vallée s’étirait devant moi

                                      morte

rochers étranges formes       

                               j’attendais la pluie

j’attendrai

assise sur mes talons

le regard perdu

                    je voyais la mer

kay sage louise bourgeois

  dorotéa teanning

un des grands musée de LA expose une quarantaine d 'artistes couvrant plus de 40

décennies de 1930 à 1970 : au pays des merveilles

peintures photos essais

cette exposition surréaliste est co-organisée avec le musée d'art moderne de mexico

rupture avec les genres habituels

"en l'absence de tout contrôle exercé par la raison

en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale"

"ce mouvement est associé à des hommes dont beaucoup ont dépeint les femmes comme objet sexuel symbole ou idéal"

" les femmes surréalistes comme alice ignorent les limitations imposées par la société"

les artistes :

 frida khalo 2-5

grace clément 6

kay sage- 4

rosa rolenda-3

marie izquierdo 1

dorotéa tanning- 9

louise bougeois-8

*LACMA : LOS ANGELES CONTRY MUSEUM OF ART

est-ce que de loin

les choses sont différentes

ou est-ce simplement le masque

d’autres paysages

d’autres rencontres

d’autres expériences

                              je suis partie

pas la grande aventure

juste se débrouiller entre

les nords les suds

moi qui n’ai jamais eu le sens de l’orientation

des 6 voies de circulation

une langue  mal maîtrisée

je suis allée exactement où je voulais

en tournant  en rond parfois

                                                     la vie quoi

                                                     simplement la vie

je reviens chez moi

                              je suis partie           de           toi

                                                                  sans explication

sortir de notre bulle

sans heurt sans cris

rien demander

rien envie de dire

au fil des années j’avais dit

partir   était   laisser  place      

une décision émue réfléchie

ma voix tremblait un peu 

                                                         sans larme

ces larmes toujours loin

un jour elles  se déverseront 

me noieront peut être

un temps différent

chacun dans sa vie

                                                     tu reviens

je ne sais pas revenir

pudeur orgueil entêtement peur

                                                     tu reviens

le temps mort s’estompe dans l'odeur du jasmin

                                                     pas vraiment

le temps n’est jamais mort

                                 il est autre           ailleurs

nous avons vécu

                                    tu reviens

j’en suis heureuse

on reprend presque où l’on avait arrêté

                                       les mots sont

                                       simplement

  plus prudents

  plus timides

                              nouvel espace

au bout de l'île

dans le noir elle entendait les vagues

quand elles s'écrasent

gifles d'écume blanche

sur la plage

le vent avait forcit dans la nuit

elle savait que le ciel serait dégagé

bleu

demain ...