oui, c'est moi, Mona Lisa.
plus connue sous le nom de la Joconde.
mais je suis celle que vous voulez que je sois, ou celui , puisque...
on dit tellement de choses sur moi, depuis 500 ans qu'on me regarde, me reluque, me déshabille du regard.
certains audacieux aimeraient me toucher, et certains osent, les misérables... malgré le fil de fer qui devrait me protéger
ils passeraient leurs doigts sales sur moi.
je les observe depuis des siècles, ils ne changent pas.
je vois dans leurs yeux des interrogations, des fantasmes.
je suis l'épouse, la 3eme de Francesco
mais je sais que dans son âme je suis la première.
il voulait un portrait de moi qui traverserait le temps. c'est réussi
500 ans que je suis vue, revue , qu'on suppute sur moi.
nous vivons à florence, dans une petite rue bordée de cyprès, au printemps les jasmins embaument follement.
certains à cause de mon visage sans voile on dit que j'étais une prostituée.
ils avaient raison.
je trainais dans les bouges de florence la nuit, c'est là que j'ai rencontré Léonard.
un vrai coup de foudre, je ne voulais que lui.
je l'ai présenté à mon mari, prétextant cette envie de portrait.
Francesco à accepté.
cela lui ouvrait ma chambre jour et nuit.
on a dit tellement de chose sur moi vivante et sur moi peinte, que je serai un homme...
Léonard avait des goûts éclectiques.
pensez pensez ce que vous voulez
que vole ma légende, mon sourire.
que l'on regarde mes yeux à la loupe...
on y verra que du vide, ce vide sidéral, celui que j'avais quand j'aimais Léonard, quand il me peignait.
quatre ans, oui quatre ans pour mon portait, pour nos amours.
je suis partie, la toile, est partie en France.
nous ne nous sommes jamais quitté. c'était impossible
il était ma solitude, j'étais sa solitude.
et François 1er n'a rien pu faire.
je suis aujourd'hui dans ce palais de verre, prisonnière consentante.
mais je sais qu'un jour, ou une nuit je sortirai du cadre.
alors profitez encore un peu de moi.
et là bien sûr je souris.