léna était parfois très surprenante
après une période de silence
ah gabriel tu savais où j'étais
nous en avions parlé
je reçus une invitation très énigmatique sur un bristol
marqué d’un sceau que je connaissais bien
puisqu’il était tatoué au bas de ses reins
dessin que nous avions fait ensemble
dans cette chambre en provence
tes initiales un peu déguisées
à la limite de la commissure de ses fesses
et signait en somme son appartenance
exactement celà
ce tatouage était là pour ça
j’avais longuement hésité, puis comme une évidence,
quoiqu’il se passe dans l’avenir
je savais que cette relation resterait unique,
unique dans la force et dans sa durée, alors je m’étais décidée.
le tatouage était là.
quelques mots écrits à la main à la hâte
désignaient demeure vénitienne
que nous connaissions à peine
au rez de chaussée
les marches s'enlissaient doucement dans l'eau du canal
une maison magnifique
des pièces immences hauts plafonds sculptures
et cette odeur particulière de bois rares
de l'iroko ?
avec la mention « vendredi treize heures »
je savais bien sûr qu’il s’agissait d’un rendez-vous
quoi donc sinon gabriel ?
je souriais
j’étais tout de même étonné
pourquoi cet endroit où nous n’étions allé qu’une fois ?
et l’émotion me gagna subitement
m’envahissant même de souvenirs impossibles à oublier
le désir s’y mêlait avec une insistance
une prégnance presque charnelle.
oui gabriel toutes nos années étaient là
nous avions traversé tant de choses
des montagnes des vallées des creux de ruisseaux des îles
et même le miroir souviens toi
j'aurai toujours en moi ces paysages ces couleurs ces cicatrices sous mes lèvres
mes départs
nos retrouvailles somptueuses
ce vendredi-là je poussais donc une lourde porte
qui donnait sur un majestueux escalier
la porte à droite en bas
il faisait sombre, une simple lucarne éclairait la montée inévitable je gravissais les marches doucement
viens je suis là
avec une tension et une émotion propre à nos rencontres toujours particulières, je me demandais ce qui m’attendais…
là, je souris, rien de méchant, gabriel tu me connais
j'entrais dans une pièce immence
quelques bougies dégageaient
sans vraiment éclairer le lieu
un parfum subtil de vanille ou de musc
A l’entrée, sur un petit guéridon un masque en cuir était posé
Un « loup »noir dont l’odeur sauvage donnait le ton à la rencontre
oui du cuir noir
le loup est pour toi
je n'avais pas encore vu léna
mais un frottement de bas derrière un grand fauteuil me fit réaliser sa présence
je suis là gabriel je t'attendais
je savais qu’elle s’était préparée avec soin pour m’accueillir
comme toujours je portais les bijoux qu'il m'avait offert
l'émeraude et la chaîne de cheville
et le cuir
et je pensais encore à cette longue robe de cuir rouge qui la moulait
à pleurer de désirs…
je ne veux que des larmes de bonheur je ne veux qu'elles
je m’approchais et aperçu les liens d’un masque de cuir rouge et noir
dans ses cheveux de feu
elle me regarda les yeux fermés ou presque et je ne vis qu’une larme
tellement le maquillage noir comblait l’espace ente le masque et la peau
tu sais que les larmes que j'ai avec toi ne sont que des larmes douces
l'émotion le plaisir immence de te retrouver ici
dans cette maison
seules ses lèvres rouge-sombre brillaient et contrastaient sur une tenue de cuir noir qui l’enveloppait
elle ouvrit un large manteau ou une cape pour découvrir une superbe guêpière de cuir noir avec des boucles métalliques qui maintenait ses bas et brillaient dans le noir.
ma respiration s’accéléra quand je vis que ses bas disparaissaient dans de hautes et longues cuissardes noires à talons vertigineux.
oui les voila enfin ces cuissandes, encore un sourire
léna savait que j’aimais cette façon de s’habiller
elle croisa les jambes dans un crissement de nylon pour s’ouvrir et s’offrir à mon regard.
j’avais envie d‘elle elle encore et toujours après tant d’années
le désir toujours vivant, acéré
qui ne faiblissait pas
elle venait de remplir deux coupes
elle m’en tendit une….
A nous
A cet amour
j'ai quelques pb d'internet aléatoires !!!