Marseille
C'était un jour clair, sans doute un jour de départ, forcément, on ne prend que rarement les photos les jours d'arrivée.
Le départ c'est souvent rapide, on se quitte, les valises encombrent, on est bousculé, les panneaux d'affichage deviennent inquiétants,
Alors on fixe, on se photographie encore une fois pour le souvenir...
Je suis là sur ce parvis.
Comment oublier l'assassinat de deux jeune fille, ici , il y a quelque temps par un fou de daech.
Ca reste douloureusement dans un coin de ma tête.
Mais aujourd'hui il fait lumineux, un six novembre plein de soleil. Devant une oeuvre d'art, des dès de couleur bizarre, que des uns, pas de deux...
Pourquoi pas ? Tricher avec le hasard, pas d'inconnu, un et un et c'est tout..
Des dès multicolores que l'on a envie de bousculer, d'envoyer promener partout sur le parvis, se jouer de la monotonie du un...
J'aime cet endroit, qui domine Marseille, la gare derrière moi rénovée pimpante, bruyante animée par le va et vient incessant des voyageurs. La voix monocorde indique les changements, la prudence à avoir.
Devant le tableau des dès, un groupe de cinq personnes plus une poussette et à 2 mètres un femme va immortaliser le moment. tous sourient.
Au loin, Notre Dame de la Garde domine, veille, immuable, habillée d'or, elle regarde sa ville, s'agrandir face à la rade de Marseille.
Les six personnes sont peut-être de la même famille, des amis qui se quittent, sérieux, sauf la jeune femme qui sourit.
Mais il se fait tard, je me dirige vers les escaliers qui descendent vers le boulevard d'Athènes, un peu en retard.
Je me retourne, les sept personnes ont disparu, avalées par la gare, goinfre et affamée.