photos jeanne
callelongue
la route s’arrête là
au bout de marseille
plus loin après les collines
les calanques
abandonné
il se dresse
ne surveille plus rien
que les bleus intenses de la mer
mille fantômes l’habitent
c’est un endroit magique
inquiétant
les passages se sont succédés
laissant des traces
soleil et mistral s’y amusent
le traversent
l’île maïre cotoie le tiboulen tortue de mer
sauvage et nu
puis les îles de jaïre de plane de riou
s’étirent en cordon
il y a encore de la bruyère
rousse
comme la dernière fois
comme dans les collines de marseilleveyre
comme les sablières que nous dévalions
souvenirs des années lycée
je retrouve le goût âcre des arbouses
l’air fluide venu du large
une odeur d’adolescence nos éclats de rire
que le vent porte
un voilier passe
sillage diamant
les mouettes se disputent le bleu
plaisir intense d’être là
si haut
avec un sentiment aigu de liberté
puisque je touche au ciel
et que je pourrai voler