gabriel avait compris que léna cherchait en elle des gestes d’amour, les plus enfouis
elle voulait un amour total, sans limite, sans tabou qu’il faudrait débusquer avec tact avec douceur.
je savais qu’elle aimait le cuir, son odeur, sa douceur sensuelle, son crissement sous les doigts,
le cuir sur elle, le cuir pendant l’amour.
je savais qu’elle était prête à aborder tout un espace de fantasmes qui étaient profondément ancrés en elle.
je sentais confusément qu’elle avait les mêmes
que moi, appartenance, soumission, domination,
matières fauves et passion.
je le sentais.
je le savais.
elle ne voulait se donner corps et âme qu’à un homme qu’elle aimerait follement.
je voulais être cet homme.
j’avais compris qu’elle aimait l’amour, ces corps à corps d’odeurs, de transpiration, de fougue, de jouissance.
avec les années elle s’était donnée parfois par dépit par jeu,
à des hommes qu’elle n’avait pas toujours aimés.
je la savais éprise de liberté jusqu’au vertige…
liberté d’amour
liberté de mots
liberté de gestes
liberté d’âme
nous devions nous revoir bientôt…
j’en était excité impatient un peu inquiet.
nos premiers flirts n’avaient jamais débouché sur un corps à corps passionnel, même si le désir était là depuis longtemps,
si longtemps…
nous nous donnions rendez-vous pour la première fois, enfin.
je savais déjà que ce ne serait pas une rencontre ordinaire,
quelque chose de magique nous unissait depuis toujours
et chacun de nous le savait
mais peut être que nous repoussions notre vraie rencontre pour cette raison : ce déraisonnable qui était en nous…
* photo jeanne